Skip to main content

Notre ami Med Hondo

« Notre ami Med Hondo s’est éteint tout doucement ce samedi 2 mars 2019… Tu ne nous quittes pas, Med. Merci pour tes films et tes nombreux talents de comédien, d’homme de théâtre et de cinéma, d’homme, d’humain…
Merci pour tes coups de gueule salutaires, merci pour le sourire et la profonde humanité. Merci pour tes combats qui sont aussi les nôtres, qui ont noms anticolonialisme, abolition de l’esclavage, toi, fils d’esclaves, antifascisme… Libertad !
Nous gardons ta voix, ton humour, ton regard lumineux, ton coeur gros comme ça, ton irrépressible goût de l’indépendance… les films essentiels que tu as produits (avec quelques amis et ta voix prêtée). Sarraounia, Soleil Ô, West Indies ou les nègres marrons de la liberté, Watani un monde sans mal, Fatima l’Algérienne de Dakar… Les bicots nègres nos voisins, par lequel j’ai découvert ton œuvre en 1973. Et ce film sur Toussaint l’Ouverture qui ne verra donc jamais le jour, pour lequel tu menas ton dernier combat contre l’establishment, Hollywood et les potentats…
Homme de théâtre, tu l’as été pleinement : en montant « Oracle » en 1969, première pièce écrite, jouée, dirigée par des Africains à Paris. Et je garde bien sûr en mémoire, cette mise en scène extraordinaire de « La guerre de 2000 ans », de Kateb Yacine, il y a juste 15 ans au TGP de Saint-Denis où des gamins de banlieue sont venus apprendre et reprendre leur histoire, tant ton acte théâtral était de leur rendre leur mémoire en même temps que la parole. Ton émotion…
Tu pestais souvent contre la bêtise des bipèdes, parfois incommensurable… qui te laissait pantois. Il y a aussi des bipèdes qui t’ont aimé profondément. Qui t’aiment et qui pleurent. »

Med Hondo3
Med Hondo1
Med Hondo2